Akiyoshi's illusion pages
Tout pèse. L'ombre augmente aux gestes qu'elle imite
Le monde extérieur se fait plus exigeant
Chaque jour autrement je connais mes limites
(Aragon. Le Roman inachevé)
Le monde n'est pas ce que nous voyons. On le sait. On a tant de mal avec cela. Un petit détour par les illusions sensorielles fait du bien. La première fois que je me suis heurté à cela, vraiment, c'était au Media Lab, du MIT. C'était à la fin des années 80 et les chercheurs en informatique y avaient décidé que les robots eux aussi avaient le droit d'y voir. Mais il y a un problème. Qu'est-ce que voir sans "penser" le monde. Au moins sans le deviner, de manière animale. Les machines, elles, ne "connaissent" rien du monde. Allez expliquer à un malheureux engin à puces et roulettes qu'une chaise cela a trois ou quatre pieds, même lorsque l'ombre du bureau lui en masque un ou deux. C'est un peu comme si on vous transportait sur une planète inconnue ou rien ne vous serait familier, pas même la direction où tombent les objets. Ce que je veux dire par là ? Que nos yeux sont "pré-cablés" pour simplifier l'information adresée au cerveau (elle serait sinon trop abondante et fluctuante), que cette préselection est le produit de notre longue évolution. Et que le reste, ce qui se passe ensuite dans notre cerveau (lecture des expressions sur le visage, notion esthétiques, etc...) est pour la plus grande part le produit de notre culture. Arrêtons donc de croire ce que nous voyons. En fait nous plaqons sur le monde un "modèle" que nous een avons forgé, nous et nos ancètres. La preuve ? L'expérience menée sur de jeunes oisillons, empêchés de voir certaines formes, et qui jamais par la suite, devenus oiseaux, ne les distingueront.
Ici, sur cette déclinaison d'Akiyoshi, l'effet de mouvement vient du mécanisme d'inhibition des zones de la rétine voisines. Charge et décharge de cette inhibition provoquent la sensation de mouvement. Pour ne pas saturer le cerveau d'informations semblables (et stabiliser l'image), les contrastes entre zone voisines déclenchent une inhibtion des cellules rétiniennes (cônes) voisines. Utilisé autrement, de manière statique, l'effet est le même ci-dessous, où à la croisée des blocs noirs notre rétine ne "voit" plus, et "improvise" par décharges.
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