4.10.20

Trump est-il "malade" ?

 On lui souhaite de se remettre le mieux possible.

Mais si c’est imaginaire, qu’il aille (encore) rôtir aux Enfers…

CECI EST UNE FICTION

Appelons le Allan. Et Allan avait toute sa jeune vie de crâne d’oeuf pondu par Yale rêvé de monter un coup joliment tordu comme ça. Conseiller de communication politique de base à la Maison Blanche à son âge de tendre poulet c'était chouette. Mais il était à EEOB. Dans l’annexe Eisenhower. Bosser au prochain niveau, celui de l’aile Ouest, ce serait embrasser le cul des Anges en dentelles et entrer dans la vraie Cité des Artistes.

Ces dernières semaines Allan avait déposé (version papier et confidentielle)
sur la table du second conseiller communication, un énième rapport de simulation de crise : "stratégie Potus « positif » et/ou d’un cluster à la Maison Blanche". Bon car comment Potus serait-il malade tout seul ? Le virus ne tombe pas des nuages comme avait dit Rob en lui commandant le boulot.

Bon. Il y avait passé quelques nuits et comme d'habitude Allan était certain que personne de l’aile gauche de n’avait lu, son plan. Il s’en fichait. C’était du beau boulot. Il avait prévu jusqu'au nombre d’infirmiers et d’infirmières dans les couloirs, pour les caméras de Fox, et un petit décor pour montrer que Potus continuait à travailler, acharné au boulot et à son mandat jusqu’à la mort. Un scénario de communication de crise à l’égard d'une telle situation c’était du niveau d’un stagiaire.

Mais lui l’avait peaufiné et soigné. Ne pas l’avoir fait aurait constitué à ses yeux une faute professionnelle. ET puis savait-on jamais. Il avait même prévu le type de tests à pratiquer, si d’aventure il fallait en exhiber devant ces connards de journalistes.

Il croisa Rob quelques jours plus tard, qui ne lui parla pas du rapport mais des des chiffres en baisse des d’intentions de vote pour DT dans les swing States. Ce qui fait le plus chier, lui assenait le gros mou, c’est le Wisconsin. Si le Wisconsin nous lâche et l’Arizona, c’est la fin..., Tout en écoutant le vieux grincheux se lamenter la lumière se répandit sous son crâne comme un liquide délicieux. En terme de "spin tactics" la situation était idéale et le timing parfait. La situation désespérée rendait son idée imparable.

Une chance merveilleuse et unique de renverser le jeu et de reconstruire l’image de Pocus en quelques jours. La technique appartient à la panoplie élémentaire de la propagande : hypertrophier un inattendu valorisant et objectif (son courageux combat et sa victoire contre l’épidémie) + le faire durer en feuilletonant de manière scénarisée afin d'estomper la perspective des éléments à son passif politique et de rendre le personnage soudainement « humain ».

Mais ce serait quand même un putain de gros et sale mensonge se dit-il. Un sursaut moral qui le fit presque sourire. Non je rigole, se dit-il encore. C’est juste que la loi est rude pour les menteurs. Mais l’idée suivante de l’enchaînement était déjà disponible à sa petite tête de calculatrice.

Quelques jours plus tôt il avait pris un café avec Hélène, la stagiaire du bureau des photographes. Elle lui avait fatigué les oreilles avec ses parents en Californie, du côté de Napa et leurs vignobles qui souffraient de la chaleur. Et puis ils se faisaient tester Covid toutes les semaines, et râlaient contre les tests qui ne valaient pas un clou… Certaines semaines ils étaient négatifs, parfois positifs… Il envisageaient de rejoindre un groupe de faux malades et de faire un vrai procès au fabriquant. Haha trop drôle...Un procès ? Vraiment ?

Grand dieux des cieux politiques : pas de clause morale. L’inattendu en question n’a pas même besoin d'être faux. Les tests fabriquaient eux-mêmes des erreurs ! Des vrais faux ! Rien que du sincèrement truqué. Un vrai tour de magicien. Il serait juste nécéssaire de faire tout un tas de test, et de ne retenir que ceux qui les arrangeraient ! Pour une fois que ces saloperies à ramoner le nez serviraient à quelque chose !

Donc quelques tests (le Président et quelques membres de l’entourage), la mise en route du scénario de communication de crise prévue autour d’un mini cluster à la Maison Blanche, des collaborateurs soucieux de la santé de Potus, des précautions médicales et un président fatigué mais combatif, ce sera bien suffisant pour lancer le feuilleton. Tous les médias suivraient. Qui pourrait prétendre le contraire ? Sur quels éléments. Tout serait vrai, peut-être même que Potus lui-même penserait être malade ?

Le jeu en valait la chandelle : il avait en quelque sorte été testé au Brésil et a parfaitement fonctionné pour Bolsonaro (peut-être vraiment malade), redevenu miraculeusement éligible dans un pays qui déplore plus de 100.000 morts et après une gestion au moins aussi calamiteuse de la crise Covid-19 que celle de l’administration Trump (plus de 200.000 morts).

Fallait-il en parler à Ron ? Allan décida d’aller voir le premier conseiller en direct. Moins de monde dans la confidence. Pas de trace écrite.Et pas de risque de se faire confisquer l’idée par cette vieille crapule fatiguée…

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