8.3.07
Bubble Bayrou man
© Olivier Blaise
Il gonfle, Bayrou. A 24 %, sa dynamique dans les sondages alarme. Panique. A l'UMP et au PS, les réunions s'enchaînent. Comment le stopper ? A-t-on un snipper placé ? Une poubelle à déterrer ? Dans les Etats-Majors de grands médias aussi, la tension. Dans les couloirs, on se regarde de travers. Les clans aiguisent leurs baïonnettes. Si le Béarnais l'emporte, il fichera par terre tous les réseaux d'obédience, les machines à fric et à redistribution de prébendes soigneusement mises en place à droite comme à gauche. Les bénéficiaires du classique jeu de l'alternance, en fait de la répartition des avantages du pouvoir. Ces salauds d'électeurs vont-ils refaire le coup du "NON" ou des régionales, celui de la "dissolution" ou de "le Pen" ? Vont-ils une fois de plus voter contre ceux qui veulent tant les rouler dans la neige que cela s'entend à l'architecture même de leurs discours (Sarkozy et ses liens hyperéalistes de cause à effet, le discours abscons et teinté de relents rouges d'une Royal illusionniste, tentant d'élargir à droite et à gauche simultanément).
Le désir des électeurs apparaît simple. Puéril. Que réclame aujourd'hui cette France manipulée (les chiffres du chomage), exclue du jeu, fatiguée de tant de mépris, du discours des "déclinistes" et des énarchies "structuralistes" de son mode d'action (les 35 heures, les privatisations, les superstructures usines à gaz chargées de règler chaque problème en tournant le dos et rajoutant une couche). Celui de voter pour un type en qui on a au moins assez confiance pour lui acheter sa voiture. "Elle a combien de kilomètres ? " Celui de voter pour un type qui lorsqu'il conduit un tracteur n'est pas obligé de s'entraîner la nuit précédente, dans un champ (à moins que ?).
Je pense à Balladur, avec son coup d'auto-stop arrangé par les services pour le rendre "popu". A Sarkozy et à ses arrangements policés avec la réalité. A Chirac, ses billets, sa mairie aux emplois fictifs. A Royal et à ses sorties internationales, à ses méthodes cassantes et dirigistes lorsqu'elle était ministre.
Passons.
Sarkozy et Royal, pour élargir leurs peaux de chagrin électorales doivent mentir sur leurs intentions. Ils me font penser à des généraux faisant distribuer de la vinasse avant le dernier assaut. La victoire à tout prix. A tout bobard. A tout sang. Bayrou, un peu par hasard s'est mis en position au milieu de l'entonnoir, entre les collines, en contrebas. Il n'avait pas le choix. Même pas forcé de mentir. Juste de tenir. De dire que les autres sont en plein délire. Ce type là, en haillons, trahis par les deux tiers de son parti n'a plus à rien perdre et cela se voit. C'est connu, les blessés parlent plus vrai que les généraux aux uniformes trop étincelants.
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