14.2.08

Et la vitesse des mouches ?

Comment volent-elles ? Pas si simple ! Pour savoir comment font ces insectes, les scientifiques ont dû, au cours des dernières décennies, faire passer des ailes d'orthoptères (ordre de ces vieux planeurs préhistoriques, auquel appartiennent nos sauterelles) dans des souffleries, afin de mesure l'efficacité de leur portance statique et dynamique.

Bon, les grands insectes battent effectivement tout bonnement des ailes pour voler. Mais les petits hyménoptères et diptères (les mouches) eux doivent autrement jongler avec les lois de l'aérodynamique : leur ailes sont trop petites pour leur permettre de "planer".

C'est la découverte du vol instable chez les insectes, avec des caméras tournant à 7.000 images par seconde, qui a dévoilé le secret des mouches : leurs ailes se frappent avec violence pour créer une dépression, et pivotent sur leur axe, pour offrir le meilleur profil au mouvement. Quelle usine ! Et à la drosophile, la petite aux yeux rouges qui aime le vinaigre, il faut au moins 200 battements par seconde pour s'arracher du sol.



A quelle vitesse vole une mouche dépend de l'altitude et de la vitesse du vent. Si l'insecte subit un fort vent de face, sa vitesse d'avance s'en trouvera réduite. Contraint, il n'aura de cesse de réduire son altitude, pour encore et toujours maintenir le rapport vitesse/altitude à une valeur de référence. Cela devrait conduire l'insecte à un atterrissage forcé contre le vent, mais à un atterrissage sûr car il se fera à vitesse verticale nulle. De telles réactions au vent ont été maintes fois décrites chez les insectes et même chez les oiseaux.
Sinon, par temps idéal, entre 7 et 10 km/h


Le coche et la mouche (La Fontaine)

Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés au soleil exposé,
Six forts chevaux tiraient un coche.
Femmes, moine, vieillards, tout était descendu.
L'attelage suait, soufflait, était rendu.
Une mouche survient, et des chevaux s'approche,
Prétend les animer par son bourdonnement,
Pique l'un, pique l'autre, et pense à tout moment
Qu'elle fait aller la machine,
S'assied sur le timon, sur le nez du cocher.
Aussitôt que le char chemine,
Et qu'elle voit les gens marcher,
Elle s'en attribue uniquement la gloire,
Va, vient, fait l'empressée: il semble que ce soit
Un sergent de bataille allant en chaque endroit
Faire avancer ses gens et hâter la victoire.
La mouche, en ce commun besoin,
Se plaint qu'elle agit seule, et qu'elle a tout le soin;
Qu'aucun n'aide aux chevaux à se tirer d'affaire.
Le moine disait son bréviaire:
Il prenait bien son temps! Une femme chantait:
C'était bien de chansons qu'alors il s'agissait!
Dame mouche s'en va chanter à leurs oreilles,
Et fait cent sottises pareilles.
Après bien du travail, le coche arrive au haut:
«Respirons maintenant, dit la mouche aussitôt:
J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
Cà, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.»

Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S'introduisent dans les affaires:
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.

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