Mappemonde italienne, vers 1543
Il existe quatre manuscrits illustrés de cette narration "recomposée" de l'aventure de Magellan et de ses hommes, tous des copies. Trois sont en français, dont le plus complet et le plus sûr, deux conservés à la BNF un autre à la bibliothèque Beinecke (Yale), et le dernier en italien daté de 1525, à la Bibliothèque ambrosienne.
Ce texte est un remords. Un cri contre l'injustice. Il ne saurait, écrit Stefan Zweig dans son éblouissante biographie du "général-capitaine", être confondu avec le journal original que Pigafetta remet à Carlos 1er, devenu Charles Quint lors du son retour misérable sur la plage de Séville, avec 17 autres survivants.
Magellan est mort sur un autre plage, dans un combat stupide contre le roitelet de l'île de Mactan (Philippines).
A bord du navire des survivants, le seul à revenir à Séville sur les cinq que comptait au départ l'escadre, on s'accorde sous la houlette de Sebastian del Cano à minimiser le rôle de Magellan le Portugais. On va l'accuser de tous les torts.
Seul Pigafetta désire témoigner de manière rigoureuse. Que resterait-il sinon au scribe, dont on dit qu'il fut le premier "reporter" de l'histoire ?
Le journal que ce gentilhomme originaire de Vicence, en Vénétie, rédige à partir de ses notes comporte une multitude de détails et un point de vue que l'entourage de Charles Quint est impatient de voir oublier. Déjà le plus précieux livre de bord, celui de Magellan, a mystérieusement disparu.
Pigafetta remet lui-même au Roi, à Valladolid, son journal. On perdra ce texte-là aussi. Cela laisse place aux mensonges des survivants, accorde des mérites aux capitaines Espagnols alors qu'il avaient à maintes reprises suivi le général-capitaine contre leur gré, et que certains se mutinèrent contre lui ou l'abandonnèrent.
Del Cano, le capitaine des survivants est fait officiellement découvreur, en compagnie du traître Estevao Gomez, qui lui était rentré en Espagne (volant l'un des navires) en clamant que Magellan était dictatorial et fou, prenant de profondes baies pour d'impossibles et inexistants passages.
Le journal disparu, Pigafetta comprend qu'il serait risqué pour lui de parler fort. Il est patient, attend son heure, reprend ses notes et rédige un nouveau récit qu'il destine à plusieurs personnalités de l'époque à travers l'Europe.
C'est l'un de ces textes dont est issu cette traduction française chargée de rétablir la vérité.
La carte du Détroit (sans doute en tenant compte de relevés ultérieurs)
Une autre carte (le sud est en haut, pour les régions australes)
Et ce glossaire (Pigafetta est un observateur passionné des populations rencontrées) :
Cette langue est celle d'une population disparue, que Darwin, des années plus tard, prendra pour le "chaînon manquant" entre animal et humains, tant ils lui semblaient grands, forts et laids. Ces hommes de la Terre de feu avaient été baptisés par les marins de l'escadre espagnole car il laissaient de grandes empreintes de pieds. "Patones" étant le castillan pour "patauds", référant en outre au géant Pathoagón, personnage de fiction, ils furent nommés "Patagons".
Ce peuple que l'on renommera plus tard Tehuelche se donnait en fait différents noms:
Gününa këna ou Gennakenk ou Gennaken (populations situées au nord, dans la région de Tandil et du Comahue, la où leur territoire se confondait avec celui des Chechehets)
Aonnikén ou Aonnikenk (ceux qui habitaient au sud du Río Chubut)
Shelk'nam ou Selknam ou Ona (ceux qui habitaient au nord de la Terre de Feu)
Mánekenk ou Haush (les plus méridionaux, forts mélangés avec les Yámanas ou Yagans).
La carte du Détroit (sans doute en tenant compte de relevés ultérieurs)
Une autre carte (le sud est en haut, pour les régions australes)
Et ce glossaire (Pigafetta est un observateur passionné des populations rencontrées) :
Cette langue est celle d'une population disparue, que Darwin, des années plus tard, prendra pour le "chaînon manquant" entre animal et humains, tant ils lui semblaient grands, forts et laids. Ces hommes de la Terre de feu avaient été baptisés par les marins de l'escadre espagnole car il laissaient de grandes empreintes de pieds. "Patones" étant le castillan pour "patauds", référant en outre au géant Pathoagón, personnage de fiction, ils furent nommés "Patagons".
Ce peuple que l'on renommera plus tard Tehuelche se donnait en fait différents noms:
Gününa këna ou Gennakenk ou Gennaken (populations situées au nord, dans la région de Tandil et du Comahue, la où leur territoire se confondait avec celui des Chechehets)
Aonnikén ou Aonnikenk (ceux qui habitaient au sud du Río Chubut)
Shelk'nam ou Selknam ou Ona (ceux qui habitaient au nord de la Terre de Feu)
Mánekenk ou Haush (les plus méridionaux, forts mélangés avec les Yámanas ou Yagans).
1 commentaire:
Bonjour,
La librairie Buridan-Le fou d'Histoire vous informe qu'elle organise, jusqu'au mois de juillet 2008, une présentation des récits de voyages de la collection Magellane. Grâce à cette superbe collection, à la typographie soignée, les éditions Chandeigne ont réédité des textes de voyageurs du XV, XVI, et XVIIe siècle qui vous emmèneront de l'Amérique du sud au Japon en passant par les récits de naufrages ou d'explorations extraordinaires à l'époque où les Hommes découvraient la grande diversité du monde. Ces récits sont accompagnés de longues préfaces d'historiens contemporains. Leur compilation des récits du voyage de Magellan (avec de correction de nombreuses erreurs grâce à plus de 5 années de travail et de recherches) est ainsi devenue en quelques mois une référence mondiale.
Cette présentation sera accompagnée de lectures, tous les jeudi à partir du 15 mai. Pour plus d'information, merci de consulter le sitoile (www.buridan.fr) de la libraire Buridan-Le Fou d'Histoire.
Merci de votre attention et de votre soutien.
L'équipe de Buridan.
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