5.2.08

Petits meurtres entre couples

Repéré dans l'avalanche de publications par le Monde, cette semaine :

"L'impact de la colère enfouie et du ressentiment sur la mortalité au sein des couples". En résumé l'étude porte sur la question clef : dans un couple s'engueuler a-t-il du bon ? Des chercheurs américains ont dix-sept ans durant (1971 à 1988) surveillé 192 couples de la classe moyenne d'une petite ville du Michigan.

Conclusion : "Les ménages qui ne parviennent pas à exprimer leur colère ont un taux de mortalité deux fois plus important que ceux où au moins un partenaire extériorise."
Cela est publié dans le Journal of Family Communication de janvier

L'étude vous laisse le choix des armes : Couteau à gigot, hache à petit bois, voiture aux freins sabotés, raquette de jokari, baignoire, mort aux rats ou harcèlement moral.
Bref, si vous ne vous asticotez pas suffisamment, attention ! (oui je sais l'étude ne parle pas de meurtres (quoique, qui sait ?), il s'agit de licence poétique)

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Autre piste, cette fois bien centrée sur le sang:
En décembre 2001, la Division de la recherche et de la statistique du ministère de la Justice du Canada publie un rapport : "Les taux décroissants d'homicides entre partenaires intimes".

Le rapport signalait que le nombre des homicides commis par un conjoint au Canada a commencé à diminuer dans les années 1960 ou 1970. Il révélait aussi que les hommes et les femmes tués par leur partenaire intime ou qui tuent leur partenaire intime proviennent de tous les milieux. Toutefois, des groupes présentent des risques accrus, notamment les femmes (sic) et:
des antécédents de violence dans une relation intime antérieure;
les relations de fait;
la séparation ou le divorce;
la présence d'armes à feu;
la consommation excessive d'alcool;
la grossesse.
...
Facteurs de diminution (au Canada) :
- les restrictions sur les armes à feu
- amélioration de la situation économique
- intolérance de plus en plus marquée de la violence interpersonnelle. Le mouvement contre la violence familiale aurait eu un effet symbolique sur la société et le système de justice pénale et le public en général réagissent plus négativement à ce type de crime que par le passé.
- l'égalité des sexes ? Certaines études ont laissé entendre qu'une plus grande égalité des sexes (mesurée par les niveaux de scolarité, d'emploi et de revenu) contribue à une augmentation du nombre d'homicides commis contre les femmes. Selon cette théorie, à mesure que les femmes améliorent leur situation sociale par rapport à celle des hommes, elles deviennent plus vulnérables. Toutefois, d'autres études ont révélé que l'égalité des sexes diminuait la vulnérabilité des femmes car en devenant plus indépendantes financièrement et personnellement, il leur est plus facile de quitter des situations où elles sont les plus vulnérables.
- l'augmentation des services en matière de violence familiale, de même que les mesures législatives sur la violence familiale auraient influé sur la diminution de la violence meurtrière entre partenaires intimes, du moins aux États-Unis.
- la transformation des relations intimes : la baisse du taux de mariage et l'augmentation de l'âge auquel les gens se marient ont réduit les occasions d'homicides commis par un partenaire intime, du moins chez les couples mariés (cqfd !).

L'étude documentaire conclut en reconnaissant que la recherche est peu concluante et qu'il est nécessaire de procéder à des études plus approfondies (!)

Autre manière, ce proverbe mauritanien :


Le crapaud aime l'eau, mais pas l'eau chaude (il ne faut pas pousser le bouchon)

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