Vers le milieu du Complot des Papillons, Loïc est emporté par le désir de flotter parmi les étoiles. Essayez, au large, par une belle nuit calme. On fait la planche, détendu. On s'écoute respirer dans le noir. Il faut bien laisser la tête aller en arrière, sans effort, dans l'eau. Puis les yeux dans les étoiles, il s'agit de marcher. Juste comme si le fil du funambule était tendu entre soi et la voie lactée.
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"L’Océan cligne de ses reflets, propose ses caresses, son humidité enjouée. Tout paraît possible.
M’y fondre ? Me laisser aller ? Quel crétin, voilà que je me glisse sur l’arrière, enjambe la filière et squelette épuisé, juste fou de joie, ricanant je me retrouve sur la jupe, au ras des flots. Pris d’envie, de désir de la caresse humide de l’Océan sur mon corps désincarné. Je me glisse à l’eau. Je flotte et nage là. Si libre de moi.Il n’y a que la locomotive de mon sang qui bat.
Le noir, tout autour de moi. Quelques milliers de mètres d’eau, là, sous moi, et dans le ciel des milliards de milliards de soleils en train de naître et de mourir. Des hordes de planètes qui tournent, cortèges et manèges invisibles. Où en est la vie ? À ses balbutiements ? Vers sa fin ? L’Océan n’est pas froid mais je frissonne. Ne rien savoir du monde, ou si peu, augmente mon émotion. Je suis trempé de tant d’inconnu.
Là, derrière la coque, à quelques centimètres de moi, Klara et Sol dorment. Je me sens plus loin d’eux que si je ne les avais jamais rencontrés. Nous sommes une horde. Un petit village, dans la jungle perdue. Deux enfants et moi. Si nous arrivons sur une île déserte nous ferons souche. Nous recommencerons le monde avec ou sans Vendredis. Nous réinventerons. Je me sens ivre, plein de ce bonheur lourd qui suit la jouissance. Les yeux rivés au ciel, je fais la planche. Sans m’éloigner de la coque. Paré à escalader si un requin affamé s’approchait.
Je foule la mer, étendu, je marche, sans pesanteur, sans repères. C’est du vertige. Les jambes s’agitent, et c’est comme si on randonnait au ciel, caressant les crinières de lumières."
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