6.5.08

Evaporation du monde

Affaiblissement et mise sous tutelle financière des médias d'information. Pour ceux qui ne distingueraient plus très bien dans la nuit les lueurs avantageuses d'une presse libre, indépendante des puissances d'argent et des groupes de pression politiques ou cultuels, quelques éléments relatifs aux théories du Complot.
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(post reprenant des éléments de Wikipédia et du documentaire de Barbara Necek "La Vérité est ailleurs" diffusé ce soir sur Arte à propos de l'histoire de la fabrication du faux Protocole des sages de Sion)

Le Dialogue aux enfers entre Machiavel & Montesquieu fut publié en 1864 à Bruxelles chez A. Mertens et fils. Oeuvre de Maurice Joly , ce pamphlet anti Napoléon III fut élaboré pour contourner une presse "aux ordres" du Prince. Il servit également de modèle au plus incroyable faux de l'histoire, l'antisémite "Protocole des sages de Sion". Dans ce misérable plagiat commis à Paris par Mathieu Golovinski en 1902 le complot du despote devient un complot sioniste mondial visant à la ruine du monde non-Juif. Après le Tsar ce texte inspira Hitler et circule toujours, étant pris en référence dans les textes anti Juifs à travers le monde musulman, et se trouve en libre consultation dans les librairies orthodoxes à travers la Russie.

Dans le Dialogue Machiavel et Montesquieu devisent aux enfers, échangent quelques propos sur la politique et la façon la plus efficace pour quelques hommes - toute considération morale écartée - d’acquérir et de conserver le pouvoir (thème classique du Prince), mettant des hommes de paille aux places clé de la société.

Montesquieu, conformément à son rôle historique, met l’accent sur la séparation des pouvoirs, l'État de droit, la souveraineté de la nation, mais Machiavel retourne à chaque fois ses arguments pour montrer comment ces notions nobles peuvent être détournées au service d'un homme, Napoléon III.

A propos des journaux (soumis à Napoléon III)
« [...] A l'aide du dévouement occulte de ces feuilles publiques, je puis dire que je dirige à mon gré l'opinion dans toutes les questions de politique intérieure ou extérieure. J'excite ou j'endors les esprits, je les rassure ou je les déconcerte, je plaide le pour et le contre, le vrai et le faux. Je fais annoncer un fait et je le fais démentir suivant les circonstances ; je sonde ainsi la pensée publique, je recueille l'impression produite, j'essaie des combinaisons, des projets, des déterminations soudaines, enfin ce que vous appelez, en France, des ballons d'essai. Je combats à mon gré mes ennemis sans jamais compromettre mon pouvoir, car, après avoir fait parler ces feuilles, je puis leur infliger, au besoin, les désaveux les plus énergiques ; je sollicite l'opinion à de certaines résolutions, je la pousse ou je la retiens, j'ai toujours le doigt sur ses pulsations, elle reflète, sans le savoir, mes impressions personnelles, et elle s'émerveille parfois d'être si constamment d'accord avec son souverain. On dit alors que j'ai la fibre populaire, qu'il y a une sympathie secrète et mystérieuse qui m'unit aux mouvements de mon peuple. »
Pour cela, il faut imposer aux journaux un droit de relecture, ce qui passera pour une censure honnête, et déjouera les accusation de complot et d'hypocrisie :

« [...] J'obligerai les journaux à accueillir en tête de leurs colonnes les rectifications que le gouvernement leur communiquera ; les agents de l'administration leur feront passer des notes dans lesquelles on leur dira catégoriquement : Vous avez avancé tel fait, il n'est pas exact ; vous vous êtes permis telle critique, vous avez été injuste, vous avez été inconvenant, vous avez eu tort, tenez-vous-le pour dit. Ce sera, comme vous le voyez, une censure loyale et à ciel ouvert. [...] et tandis qu'on se disputera, qu'on donnera les interprétations les plus diverses à mes actes, mon gouvernement pourra toujours répondre à tous et à chacun : Vous vous trompez sur mes intentions, vous avez mal lu mes déclarations ; je n'ai jamais voulu dire que ceci ou que cela. »

« Les hommes aspirent tous à la domination, et il n'en est point qui ne fût oppresseur, s'il le pouvait ; tous ou presque tous sont prêts à sacrifier les droits d'autrui à leurs intérêts » (Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu)

Voici un extrait des Protocoles des Sages de Sion s'inspirant directement de ce passage :
« Tout homme a soif du pouvoir : chacun aimerait à être un dictateur si seulement il le pouvait, et bien rares sont ceux qui ne consentiraient pas à sacrifier le bien-être d’autrui pour atteindre leurs buts personnels » (Protocoles des Sages de Sion)

Pour ce nauséabond Protocole, on trouvera la matière sur Wikipédia.
Ou par ICI

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