30.5.08

Les derniers hommes


Je soumets à votre sagacité cette information, reprise par plusieurs médias dont Le Monde :

Une tribu isolée découverte au Brésil (TITRE)

L'une des dernières tribus isolées d'Amazonie a été découverte dans l'ouest du Brésil, non loin de la frontière péruvienne, a annoncé, jeudi 29 mai, la Fundação Nacional do Índio (Fondation nationale des Indiens, Funai). Les indiens ont été aperçu dans une zone protégée, à proximité de la rivière Envira, dans l'Etat de l'Acre.

La Funai dit avoir photographié des guerriers, six huttes et une grande zone cultivée. Mais elle ne sait pas à quel groupe ils appartiennent."Il y a quatre peuples dans cette région, nous les accompagnons depuis 20 ans", a dit Jose Carlos Meirelles Junior, un expert de la Funai.

L'ONG Survival International – qui dénombre une centaine de tribus isolées dans le monde, essentiellement au Brésil et au Pérou – estime que ces indiens sont menacés par la déforestation au Pérou, qui pousse d'autres tribus vers le Brésil et pourrait mener à des conflits. L'ONG appelle à la protection de leur territoire. "Sans cela, ils sont menacés d'extinction."

Qui est isolé ? Eux ou nous ? Dès que l'on commence à parler des autres, nous utilisons dès le premier mot un qualificatif qui impose des valeurs. Ces "pauvres" isolés doivent sans doute être préservés et protégés suggère le commentaire. C'est pour cela que l'on les survole et qu'on les exhibe... peuplade de zoo. L'argument nous semble recevable car leur cause, nous le savons, est perdue, incapables que nous sommes de laisser un espace et la paix à une autre civilisation de cette planète.

"Découverts" ? Là encore que signifie ce gargarisme face à des gens que pour ma part je perçois plutôt comme des créatures poursuivies et acculées.

Derniers ? Que sous-tend ce qualificatif ? Aurions-nous hâte de les gober tous ? Cette présence nous murmure-t-elle qu'après tout nous ne sommes pas si sagouins que cela, puisque de lointains obstinés parviennent encore à échapper à nos griffes ?
Ah oui le pardon... Voyez la planète nous pardonne. Nous pouvons continuer à festoyer entre ultra-riches, valets et gueux.

Et s'il s'agissait là d'hommes déterminés à demeurer des hommes ? Les débusquer n'est-il pas un crime de barbare ?



Survival

Fundação Nacional do Índio

L'article du Monde

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