29.10.07

Singes et hommes : 1% ne fait plus la différence

(Chronique sur France Inter 29 oct 2007)

CHIMPANZES ET HUMAINS

Ces dernières années, on a beaucoup entendu qu’entre le chimpanzé et nous, seulement 1% des gènes étaient différents. Trop entendu ? s’interroge « bistresinges.over-blog », que je cite: « car si les gènes sont bel et bien les mêmes, le 1% ne dit pas tout ».

C’est aussi l’avis qui émane d’un nouvel article publié cet automne par la revue américaine Science, dans lequel le zoologue de l’université de San Diedo Pascal Gagneux explique qu’il n’y a pas qu’une seule façon d’exprimer la distance génétique entre deux organismes vivants »


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Mollo, donc, sur cette histoire de proximité génétique et son interprétation à la sauce "cela nous arrange". C’est qu’il est entendu aussi, désormais, que deux gènes semblables, chez l’humain et chez le chimpanzé —ou chez tout autre animal— peuvent « travailler » trés différemment : produire plus de protéines, moins, voire pas du tout.

Deux de ceux qui soulignent que le 1% n’est pas tout, furent également de ceux qui avaient souligné, en un autre temps, l'étroitesse de ce 1% séparant l'homme du chimpanzé : en 1975, le biologiste de l’évolution à l’Université de Californie Allan Wilson, et son étudiante Mary-Claire King, publiaient, déjà dans Science un article historique, où ils apportaient des arguments solides quant à une grande proximité .

« Pendant plusieurs années, selon le zoologue Pascal Gagneux, de l’Université de Californie, le postulat du 1% a bien servi, parce que nous avions auparavant tendance à sous-estimer combien humains et chimpanzés sont similaires. »

Mais à présent que la chose est établie, il est à ses yeux temps de passer à une autre étape, selon lui.

Le flot ininterrompu de données génétiques révèle de plus en plus la nécessité de regarder du côté de « connections altérées dans des réseaux de gènes », de « gènes bonus » (extra genes), de séquences d’ADN manquantes; des choses bien complexes, souvent obscure, même aux yeux des généticiens.

Ce n’est qu’en décembre dernier, par exemple, dans la revue PLoS One, cite le blog, qu’une équipe de l’Indiana comparant les génomes du chimpanzé et de l’humain a évalué à 6% la proportion de gènes « mal copiés », c’est-à-dire gagnés ou perdus au fil de l’évolution.

Mais à leur tour est-ce que 6 % veulent dire quelque chose ?

Eh bien non, en fait. Non plus… « Finalement, estime le généticien Svante Pääbo du Max-Planck Institute d’anthropologie évolutionniste, la façon dont nous percevons nos différences relève surtout de considérations politiques, sociales, et culturelles ».

CQFD, non ?

LES FEMMES ET LES HOMMES

A propos des idées un peu faites et bien partagées : pourquoi les femmes aiment-elles flirter avec certains hommes et en épouser d’autres ?

Parmi les dernières livraisons, une étude de Andrew Clark de l’Université de Bristol, et relatée par le blog de l’hebdomadaire anglais NewScientist, compare les comportements des femmes face à des males ayant des stratégies de séduction à court terme (flirt) ou long terme (engagement social).

Son observation principale est que les hommes très séducteurs sont parfaitement capables de convaincre une femme de s’amuser avec eux, mais que lorsque ces experts du plaisir évoquent un engagement à long terme, par exemple en posant des questions comme « combien d’enfants voudrais-tu ? » leur partenaire se détourne assez brutalement d’eux.

En fait la rumeur disait vrai : les qualités que les femmes recherchent chez un partenaire à court ou long terme sont radicalement différentes. Et certains hommes savent éviter les questions douloureuses dans certains contextes…

Ce qui est surprenant, c’est qu’il faille une étude scientifique pour se convaincre de cela, non ?

Mais selon les rédacteurs du blog, il ne serait pas impossible que la manière dont nous voyons la sexualité animale par rapport à son contexte social soit elle aussi, un tantinet naïve. Cela vous surprend-t-il ?

POURQUOIS

D'ailleurs si vous aimez les questions (simples et compliquées), il y a désormais un site qui s’en est fait une spécialité.

Il s’agit de « pourquois (au pluriel) point com », qui vous propose de laisser des questions, ou de fournir des réponses. Berf un incroyable chassé croisé ou les uns essaient de coller les autres. Déjà plus de 800 questions traitées.

Un avant-goût :

Pourquoi voit-on notre expiration en hiver ?
Pourquoi les avions volent-ils ?
Pourquoi l'eau ne se mélange pas avec l'huile ?
Pourquoi une bille de plomb et une bille de plâtre tombent-elles à la même vitesse ?
Pourquoi les glaçons craquent au contact de l'eau d'une verre ?
Pourquoi le cuivre devient-il vert à l'air ?
Pourquoi les fusées n'ont-elles pas d'ailes comme les avions ?
Pourquoi le sel que l'on met sur la route fait-il fondre le verglas ?
Pourquoi le feu est-il rouge ?
Pourquoi l'eau fait-elle des bulles quand elle bout ?
Pourquoi un arc-en-ciel forme-t-il un demi-cercle ?
Pourquoi se voit-on dans un miroir ?
Pourquoi s'habille-t-on en blanc pour avoir moins chaud ?
Pourquoi l'eau est-elle transparente ?

La qualité des réponses est parfois plus que variable, et sont parfois à prendre avec des pincettes. Mais on passera toujours un bon moment à explorer sa propre curiosité.


LIENS

..Chimpanzé-homme..

..Femmes-Hommes..

..Pourquois..

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Je découvre ... et je viens de passer un agreable moment ... merci ! Intelligence, malice et legereté : une belle recontre, et je retiens ce site sur les "pourquois".

Anonyme a dit…

olé ! Les encouragements sont précieux ! Merci à vous. Bonnes visites et séjours.
pl

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