27.6.08

4x4 apocalypse !




Oh joie ! Dansez, fourmis à bicyclettes !

Des propriétaires de SUV désespérés y mettent le feu, pour tenter de toucher l'indemnité de l'assurance, plus personne ne souhaitant acheter un 4x4 d'occasion aux USA.


DETROIT (Reuters) - La hausse des prix du pétrole ne s'est pas contenté de détourner les automobilistes américains des gros 4x4 et autres "pick-up": elle a précipité l'effondrement de ce segment de marché, qui a été la vache à lait de General Motors, Ford et Chrysler pendant des années.

Bon nombre de concessionnaires refusent désormais de racheter ces modèles d'occasion et les spécialistes du crédit automobile vont devoir faire face à de lourdes pertes. Quant aux "Big Three" de Detroit, ils revoient drastiquement à la baisse leur production tandis que les particuliers voient la valeur de leurs gros "SUV" (sport utility vehicle) chuter depuis quelques semaines.

Le recul des ventes de ce genre de voitures, très gourmandes en carburant, s'est accentué le mois dernier, ce qui a conduit à une accumulation des stocks. Mais, contrairement à la dernière récession de 2001, de fortes remises sur les prix des voitures ne devraient pas suffire à relancer la demande.

"La contraction du marché automobile entre dans une deuxième phase problématique. Comme les prix de l'essence restent à un niveau très élevé, la demande de gros 4x4 et de pick-up neufs plonge à une vitesse vertigineuse", explique Brian Johnson, analyste chez Lehman Brothers.

Les prix du pétrole sont repartis en forte hausse vendredi, franchissant pour la première fois la barre de 142 dollars le baril.

Pendant des années, la taille du marché des pick-up ("trucks") et gros 4x4 ("SUV") en Amérique du Nord a été démesurée quand on le compare à d'autres régions du monde.

En Europe, il se vend généralement un 4x4 pour cinq voitures de taille plus standard. En Asie-Pacique le ratio est de 1 pour 2. Mais, selon Automotive News, ce ratio s'est établi à un pour un en Amérique du Nord l'an dernier.

Avec l'envolée des prix du carburant, la valeur à la revente de modèles comme le F-150 Ford, la Chevy Silverado ou la Toyota Tundra accuse un repli de 20% ou plus depuis le début de l'année.

DU JAMAIS VU

Cette chute devrait contraindre les prêteurs, y compris les filiales de financement automobile de General Motors et de Ford, GMAC et Ford Motor Credit, à inscrire dans leurs comptes la dépréciation de valeur de leurs crédits automobiles.

Selon des analystes, les deux premiers constructeurs mondiaux pourraient devoir passer un total de plus de trois milliards de dollars de dépréciations en raison de la perte de valeur de leur "pick-up" et gros 4x4.

Ce constat a conduit bon nombre d'investisseurs à s'interroger sur les risques de voir les constructeurs américains se trouver un jour à court de liquidités.

Jeudi, l'action General Motors est tombée à son niveau le plus bas depuis 1955, perdant plus de 10%, après que Goldman Sachs est passé à la vente sur le titre et a déclaré que le groupe allait devoir faire appel au marché. De son côté, Chrysler, a dû démentir des rumeurs de marché évoquant un dépôt de bilan.

GM a annoncé lundi sa décision de réduire sa production de "pick-up" de 170.000 tout en proposant des facilités de crédit sur six ans.

Autre signe de l'épreuve que traversent les constructeurs : Ford, qui commercialise déjà sa gamme de "pick-up" Série F avec un rabais pouvant aller jusqu'à 5.000 dollars selon les modèles, a décidé de reporter le lancement d'une nouvelle version du F-150, une mesure à la fois inhabituelle et coûteuse, afin d'écouler les invendus.

Selon les analystes, les rabais devraient rester importants jusqu'à la fin de l'année car les ventes de voitures devraient tomber à leur plus bas niveau depuis dix ans, à environ 15 millions d'unités en 2008 contre 16,1 millions en 2007, soit une baisse d'environ 7%. Et rares sont les spécialistes qui tablent sur une reprise en 2009.

Mike Jackson, directeur général d'AutoNation, premier réseau de concessionnaires du pays, a estimé que même des rabais importants n'allaient pas suffire à relancer le marché des "SUV".

La baisse de la valeur de ces modèles ainsi que celle des "pick-up" a conduit certains concessionnaires à refuser purement et simplement de les racheter.

"Dans toute ma carrière, je n'ai jamais ça", a déclaré Tom Folliard, directeur général de CarMax, premier distributeur américain de véhicules d'occasion, qui a souligné que la dépréciation de ces gros véhicules est particulièrement spectaculaire depuis le mois d'avril.

Le prix de gros des 4x4 d'occasion a reculé de 24% en mai et celui des "pick-up" de 21%, selon Manheim, institut qui fournit des prix de référence aux concessionnaires.

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