... Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin. ...
(Arthur Rimbaud, Le bateau ivre)
Cher amis, je voudrais vous parler de Jacques.
..Jacques Riguidel...
Pas Eugène, le coureur à la voile et écolo célèbre, non. Jacques. Rien à voir.
Vous ne connaissez pas Jacques ?
Moi non plus, pas intimement, même si je vous en ai déjà glissé un mot sur mon ..blog.., il y a quelques jours.
..foto..
Personne ne connaît Jacques. Personne je veux dire les grands médias. Quelle chance (c'est mon illusion, oui), car à mes yeux il est l'antagoniste, sur la scène du théâtre des médias, de ..Maud Fontenoy..
D'ailleurs si vous voulez papoter avec Jacques, cela va être difficile. Il n'est pas joignable. Il est loin en mer, Jacques. Sur son minuscule bateau de neuf mètres, dans le coin où se dressent les plus grosses vagues du monde, quelque part entre l'Afrique du Sud et le cap Horn. Et il a emporté si peu : ni radio ni téléphone, rien qu'un petit mail par satellite dont il restreint l'usage à rassurer ses proches.
Il fait le tour du monde en solitaire, sans moteur, sans génératrice. A bord règnent la lampe à pétrole, le panneau solaire, l'éolienne, et le régulateur d'allure (pilote automatique fonctionnant au vent)
Pourquoi ?
Pour la gloire ?
Non. Nul plan média à l'horizon.
Pour rien ?
En fait si.
Jacques est un navigateur-écolo. Il égrène ces neuf mois tout seul sur son esquif (un peu plus long que la dérive de huit mois, dans mon roman) entre cargos, baleines, coups de vent et grandes houles pour montrer qu'un homme seul, sur un petit bateau simple et solide, avec le minimum d'énergie, le moins de technologie-gadget peut faire autant et davantage que les grands quatre mâts d'antan, que les destriers de course aujourd'hui : le tour du monde sans escale, par les trois caps, à virer l'Antarctique !
Jacques j'en ai entendu parler un jour, par mon amie Nicole van de Kerchove. Elle m'a fait comprendre que que Jacques était un type bien. Et à mes oreilles, lorsque Nicole la navigatrice dit cela, cela n'est pas rien.
Je suis allé sillonner son site, à .. Jacques..
Je vous encourage à faire de même.
Il y a toutes les explications, ses brefs messages quotidiens, des cartes avec sa position.
Et si vous n'avez pas le temps, je vous donnerai des nouvelles de lui, de temps à autre, sur mon blog. Quelques mots. Quelques échanges par l'intermédiaire de sa compagne qui feront que nous aussi, serons un peu à bord de son minuscule bateau, à entendre le vent siffler, à nous dire que le progrès n'est pas fait que d'impasses et de gâchis.
Nous avons su construire une civilisation technique. A nous de la rendre plus humaine, désormais...
Ce sont mes mots. A mon avis, Jacques trinquerait à cela. On en parlera à son retour.
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Son dernier message :
(le 1er novembre)
GREENWICH
Passage à l'Est cette nuit.
Vent de Nord et 170 milles humides.
Température 15 degrés à l'intérieur. Les vêtements polaires sont désormais obligatoires.
Dehors le temps est bouché.
Alternance de pluie et de crachin.
Je dois faire attention à ma consommation électrique.
J'éteins chaque appareil dès qu'il ne sert plus... comme à la maison !
et ce mot "spécial" pour le Complot des papillons, en direct du grand large :
Le jour du départ de Port Médoc, ma mère m'a dit "tu es le meilleur".
Non. Je ne suis en compétition contre personne.
Etre meilleur et non le meilleur, c'est plutôt ce que l'éducation doit promouvoir.
L'idée de compétition aboutit dans tous les domaines à des excès car les règles qui sont censées normaliser les relations sont toujours en retard sur les pratiques.
En mer une petite erreur ou un oubli sont rapidement sanctionnés ; dans ce sens, je me force à être meilleur mais "le meilleur", çà ne veut rien dire.
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