1.12.08

Sur la langue

On se sent flotter. C'est le moment délicat où l'on se souvient sans se souvenir. Mais si. Le nom de cet acteur ? Dans ce film ? Ce voisin de fac, en amphi de chimie ? Et alors le prénom de cette femme, que je retrouve à cette soirée et que j'ai bien connue des années plus tôt ?
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J'avoue un certain plaisir à observer mon esprit chercher, sans trouver; le sentir tâtonner aux limites du vertige déambuler parmi les brumes de l'incertitude. Le "personnage intérieur" que Descartes aimait voir en nous, cet "automate" se découvre faillible. Enfantillage ? Pas seulement. Ce plaisir de jouer avec le vide me rend la liberté.

C'est entendu. Une incertitude permanente serait douleur. Il s'agit pas de cela mais d'un pas de côté. Celui du funambule qui palabre avec ses craintes et s'amuse de pouvoir résister un brin aux ouragans du néant. Cette fragilité me fait.

J'ai toujours préféré les sillages qui s'effacent. Comme si l'on pouvait éternellement se reconstruire, remettre sa pensée en mouvement, décider de jouer et rejouer les cartes de sa vie intérieure.

Pour les tentatives d'explications de ce phénomène du souvenir qui vous glisse sur la langue, il y en a des quantités. Sur ce site-là, c'est en anglais.

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