15.10.08

Pour un milliard t'as plus rien

Je sais, je ne suis pas économiste. Mais en ce moment, avec tous ces experts à deux centimes, Jean-Marc Sylvestre en tête, je me dis que sur le zinc de "Chez Gégé" cela ne se débrouille pas plus mal, en comparaison...

Et à ce propos : "Haha, hips, et tu crois vraiment que les Ricains vont rembourser leur dette", pourrait être la brève de comptoir du jour.

source Wikipédia

Ne nous y trompons pas. La crise "réelle", la récession dans laquelle nous sommes depuis une année et sans doute pour une ou deux autres encore est un bas de cycle économique en relation directe avec la dernière bulle spéculative : celle de l'immobilier. Celle-ci avait été déclenchée au début des années 2000 par le système de décision américain, et notamment la Fed et les conseillers économiques de White House, en octroyant de l'argent facile aux banques (et aux amis industriels). L'économie US étant en quasi-panne, le seul secteur à en profiter jusqu'à la folie a été l'immobilier. Grâce à une machinerie, une "ingénierie" financière aussi performante que stupide : le pari sur la hausse perpétuelle du marché. Même un gamin de cinq ans a compris que les tas de sucettes ne grimpent pas jusqu'aux étoiles. Les Américains (moyens) l'ignorent. Remarquez ils sont nombreux à croire que Barak est Arabe, qu'Oussama dirige l'Irak et que le Monde a été créé par Dieu. Alors...

Oh, le vieux Gourou à lunettes, ce cher Alan (Greenspan) avait bien vu le camion foncer vers le mur. Alors tout doucement il a fait monter les taux, lui qui les avait mis si bas pour faire plaisir à la relance de Bush et au financement de ses guerres. Doucement car il s'agissait de faire alunir la bulle en la dégonflant comme un airbag. Son successeur à la barre de la Fed, Ben Bernanke, fit pareil. Tout cela n'allait pas trop mal.

Mais voila. Certains banquiers eurent le vertige, la bulle explosa encore et encore, les mécanismes de repli s'engagèrent (hausse des matières premières et des monnaies refuges) les alliés financiers (Chinois et Indiens) lâchèrent Bush. La mer se retirant devoila le secret des polichinelles : des millions des braves gens s'étaient endettés sans avoir le premier sou pour payer, leurs banques s'étaient dépêchées de refourger ces crédits de poussière et de cendres à qui elles pouvaient (empochant au passage de juteuses marges et dorés parachutes, normal, c'est leur métier).

La belle grosse bulle. Une manière de faire croire à des gens que les poules auront des dents et que demain le miel coulera du ciel. Un truc vieux comme la ruée vers l'or et le mythe de la Terre promise. L'un des problèmes de l'Empire américain réside dans le fait que depuis quatre décennies il dort, dîne, respire à crédit. Il peut s'offrir ce luxe, étant lui-même le banquier atitré du monde, sa monnaie étant, par la force des armes et le poids historique de son économie, monnaie de référence.

Et qu'est-ce qu'une monnaie sinon l'image imprimée de la confiance que l'on accorde à celui qui vous distribue les bons points?

Mais voila. Le fossé entre le réel et l'imaginaire se creuse. Que sont aujourd'hui les Etats-Unis ? Une puissance industrielle ? Un immense centre commercial arpenté par des cohortes de consommateurs en quête de leur "shoot" d'achat ?

La dette extérieure américaine vient de dépasser les 10.000 milliards de dollars. Plus de 80.000 dollars de crédit "national" par foyer.

Qui peut croire qu'un jour les Américains rembourseront cela ?

La dette est en dollars. Ce bon vieux dollar. La crise du dollar est ouverte. Elle vient d'être en partie comblée par les Européens, dont le discours subliminal, ce week-end fut : "nous garantissons que les gouffres des caisses des banques seront comblés par toutes nos monnaies et la sueur de nos contribuables" Les Chinois ne disent pas autre chose en en achetant, encore, des dizaines de milliards de bons du Trésor US.

La planche à billet va accélérer sa cadence. Des milliards de billets verts imprimés et distribués comme des confettis. La valeur du dollar va sombrer et s'équilibrer autour d'un nouveau paradigme : jusqu'où les nations du monde sont-elles prêtes à garantir la valeur de la monnaie américaine pour empêcher le naufrage général ?

Je prends le pari : la dette US sera purement et simplement partagée entre toutes les économies du monde.

Pour partie elle l'est déjà. Elle vient de l'être, ce week-end, à Washington et Paris.

Reste à savoir si en contrepartie les nations parviendront à imposer un régime minceur aux Etats-unis, en les obligeant à renoncer à la monnaie de référence, en imposant un pannier de devises.

Si l'on y parvient pas ?

La réalité s'imposera. C'est une des seules règles qu'enseigne l'histoire de l'économie : vous pouvez mentir encore et encore, longtemps, faire payer vos dettes à ceux qui gobent vos fadaises. Mais le jour où ils réaliseront que le roi était nu il faudra courir très vite.

Il reste à espérer que cela se produira avant que le point de non-retour ne soit dépassé. Ce moment où la confiance, même entre Etats, n'a pour de longues années, plus aucun espace où se faufiler.

1 commentaire:

Unknown a dit…

Personne ne s'attend à ce que les USA remboursent leur dette. Tant qu'ils paient les intérêts, tout va bien. Et lorsqu'ils n'y arriveront plus, on efface et on recommence. On a fait la même chose pour tous les autres pays du tiers-monde ...

Les folles danses de la matière molle

En réussissant à produire dans un banal ruban de matière molle (silicone) des phénomènes ondulatoires complexes et inattendus (ondes de Dira...