Voiles et Voiliers consacre, dans son numéro d'octobre, un dossier de 16 pages à Nicole Van de Kerchove. Je ne parlerai plus ici de la douleur du départ de mon amie à la vie si belle et rebelle. Mais je ne pouvais pas n'en rien dire. Un beau texte, et un joli boulot d'exhumation de documents et de photos. Merci Laurent, merci Eric.
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Il conviendrait au passage de saluer le départ de Willy de Roos, un autre frère de la côte, que le crabe a emporté au coeur de l'été. Oui faisons-le. Nicole sinon en grognerait de mécontentement.
Coup de canon. Passage du nord-ouest en solitaire, navigation autour des deux Amériques... Celui -là non plus n'avait pas sa pipe dans sa poche, mille sabords. Un verre d'eau salé pour toi, commandant. Il rêvait de Magellan. De remuer les mêmes eux que lui, de l'étrave de son Williwaw. Il l'a fait, et ensuite a filé ses cartes du Détroit et des Canaux à Nicole. Encore une rasade, de rhum, cette fois... A toi.
La liste serait interminable. Les connus, les inconnus. Les trop humains et les autres.
Mais à quoi bon ? Pourquoi encore sillonner les Océans alors que la misère sévit, que les pirates, que les conflits "asymétriques", que le pétrole, etc...
Ce que le vent me glisse, en me prenant la nuque, les yeux sur l'horizon fréquenté par tous ces gars et ces nanas, c'est que maintenant que Magellan et les autres ont fait le boulot il est bien que certains continuent pour rien. Tans pis si les marinas sont pleines, si les cargos se multiplient, si pirates et rackets nous crient que tous ne partagent ni l'aisance et l'insouciance de naviguer.
Le geste élégant de ceux qui ont quitté, confort, certitudes, parents et amis, retombées médiatiques et enjeux personnels pour la beauté des vagues, ce geste là m'est aussi vital que la précision du jeu d'un virtuose. Ii y a désormais en mer une armada bateaux de plastoc, des mouillages pollués et des comportements de couillons.
Mais pour un patron de port corrompu, ou alors une Maud Fontenoy exemplaire de contre sens et de mythologie arpentée à l'envers, il y aura toujours ce marin anonyme, le coeur large, le front brûlé de soleil, qui aimera l'albatros et la mer comme la chantait Brel. Pour rien. Pour elle.
On dira longtemps d'eux qu'ils savaient naviguer.
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