Il y a, sur les sites d'actualité cette bataille étrange de mots, à propos d'Ingrid Betancourt.
Les uns se réjouissent. D'autres tempêtent, reprochant au premiers et aux médias de donner dans l'idolâtrie vaine et, disproportionnée, alors que tant d'otages restent otages, que tant de malheurs frappent chaque jour.
Il suffit d'un mot. Il est connu. Il figure dans plusieurs des Livres fondateurs de nos civilisations.
"Celui qui sauve une seule âme est comme celui qui a sauvé le monde entier"
Pour ma part cette phrase qui établit l'inégalité de coeur comme la forme parfaite d'égalité me libère du diktat du "tous pareils". Elle me permet de choisir, avec ma subjectivité, ma faiblesse, mais aussi, je crois, avec ma modeste intelligence de vie. Elle m'autorise à accorder à cette libération un statut symbolique. Tant de vanités, d'usurpateurs, d'âmes creuses et d'esprits égotiques occupent chaque jour les tuyauteries (pour ne pas dire les égouts) de notre village planétaire, au sens de Mac Luhan, tant de mauvais acteurs usurpent dans nos vies et dans nos coeurs la le temps et la place place de ceux qui restent dans l'ombre, car leur trajectoire manque de "glamour" (oh ciel que je hais ce mot), n'est pas assez "vendeuse" (pour les médias) que je me sens libre d'accorder d'accorder à cette femme lumineuse toute mon émotion.
Je ne suis pas croyant. Je ne partage pas toutes ses opinions. Je ne la connais pas. Peut-être ne sommes-nous pas même faits pour être amis. Mais ses mots sont justes. Sa manière retenue de parler de ses tortionnaires, de ne pas réclamer vengeance, d'évoquer les autres otages et les combats à venir parle à ma chair.
Cela me suffit.
Merci à elle. Si phénomène de résonance médiatique et émotionnelle il doit y avoir, que ce soit donc aujourd'hui, avec elle qui ne m'avait rien demandé et ne me demande rien. Au nom des miens. Au nom de toutes les luttes invisibles qui n'exigent pas à passer à la télévision ou à faire exister leurs acteurs. Au nom de ce que la vie peut offrir, sans rien attendre en retour, Ingrid, je suis à vous. Vous pouvez porter mon attente.
Dans ce théâtre des Ombres que nous façonnent chaque jour nos misérables médias, il demeure quelques respirations de grâce.
Dans ce théâtre des Ombres que nous façonnent chaque jour nos misérables médias, il demeure quelques respirations de grâce.
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