30.6.08

Mozart l'esclave


L'été, ses lueurs, ses festivals, quelques pensées, pendant que je suis plongé dans l'écriture de mon prochain roman...

Contre l'esclavage. Jamais, dans l'histoire de l'humanité les esclaves n'ont été si nombreux et si peu "coûteux"

«Parce que la chance et le prestige vous sourient, vous méprisez vos frères.»
Allazim, Acte II, scène 7

Comment l’esprit préserve-t-il sa liberté lorsque l’individu est opprimé ? Zaide surmontera-t-elle sa condition d’esclave par la résignation ou par la révolte?
Pour la première fois à Aix-en-Provence, voici le seul opéra que Mozart ait composé de son propre chef et non sur commande. D’où son relatif inachèvement, sa création posthume et sa rareté.
Par cela même, Zaide se présente comme une oeuvre visionnaire. Destinée par Mozart à fonder la scène allemande des Lumières, elle indique au théâtre occidental la voie impérieuse du sentiment romantique.


En ce moment, Zaïde, de Mozart, mis en scène par Peter Sellars à Aix en Provence...

Pour en écouter, un peu, cette autre version :

27.6.08

4x4 apocalypse !




Oh joie ! Dansez, fourmis à bicyclettes !

Des propriétaires de SUV désespérés y mettent le feu, pour tenter de toucher l'indemnité de l'assurance, plus personne ne souhaitant acheter un 4x4 d'occasion aux USA.


DETROIT (Reuters) - La hausse des prix du pétrole ne s'est pas contenté de détourner les automobilistes américains des gros 4x4 et autres "pick-up": elle a précipité l'effondrement de ce segment de marché, qui a été la vache à lait de General Motors, Ford et Chrysler pendant des années.

Bon nombre de concessionnaires refusent désormais de racheter ces modèles d'occasion et les spécialistes du crédit automobile vont devoir faire face à de lourdes pertes. Quant aux "Big Three" de Detroit, ils revoient drastiquement à la baisse leur production tandis que les particuliers voient la valeur de leurs gros "SUV" (sport utility vehicle) chuter depuis quelques semaines.

Le recul des ventes de ce genre de voitures, très gourmandes en carburant, s'est accentué le mois dernier, ce qui a conduit à une accumulation des stocks. Mais, contrairement à la dernière récession de 2001, de fortes remises sur les prix des voitures ne devraient pas suffire à relancer la demande.

"La contraction du marché automobile entre dans une deuxième phase problématique. Comme les prix de l'essence restent à un niveau très élevé, la demande de gros 4x4 et de pick-up neufs plonge à une vitesse vertigineuse", explique Brian Johnson, analyste chez Lehman Brothers.

Les prix du pétrole sont repartis en forte hausse vendredi, franchissant pour la première fois la barre de 142 dollars le baril.

Pendant des années, la taille du marché des pick-up ("trucks") et gros 4x4 ("SUV") en Amérique du Nord a été démesurée quand on le compare à d'autres régions du monde.

En Europe, il se vend généralement un 4x4 pour cinq voitures de taille plus standard. En Asie-Pacique le ratio est de 1 pour 2. Mais, selon Automotive News, ce ratio s'est établi à un pour un en Amérique du Nord l'an dernier.

Avec l'envolée des prix du carburant, la valeur à la revente de modèles comme le F-150 Ford, la Chevy Silverado ou la Toyota Tundra accuse un repli de 20% ou plus depuis le début de l'année.

DU JAMAIS VU

Cette chute devrait contraindre les prêteurs, y compris les filiales de financement automobile de General Motors et de Ford, GMAC et Ford Motor Credit, à inscrire dans leurs comptes la dépréciation de valeur de leurs crédits automobiles.

Selon des analystes, les deux premiers constructeurs mondiaux pourraient devoir passer un total de plus de trois milliards de dollars de dépréciations en raison de la perte de valeur de leur "pick-up" et gros 4x4.

Ce constat a conduit bon nombre d'investisseurs à s'interroger sur les risques de voir les constructeurs américains se trouver un jour à court de liquidités.

Jeudi, l'action General Motors est tombée à son niveau le plus bas depuis 1955, perdant plus de 10%, après que Goldman Sachs est passé à la vente sur le titre et a déclaré que le groupe allait devoir faire appel au marché. De son côté, Chrysler, a dû démentir des rumeurs de marché évoquant un dépôt de bilan.

GM a annoncé lundi sa décision de réduire sa production de "pick-up" de 170.000 tout en proposant des facilités de crédit sur six ans.

Autre signe de l'épreuve que traversent les constructeurs : Ford, qui commercialise déjà sa gamme de "pick-up" Série F avec un rabais pouvant aller jusqu'à 5.000 dollars selon les modèles, a décidé de reporter le lancement d'une nouvelle version du F-150, une mesure à la fois inhabituelle et coûteuse, afin d'écouler les invendus.

Selon les analystes, les rabais devraient rester importants jusqu'à la fin de l'année car les ventes de voitures devraient tomber à leur plus bas niveau depuis dix ans, à environ 15 millions d'unités en 2008 contre 16,1 millions en 2007, soit une baisse d'environ 7%. Et rares sont les spécialistes qui tablent sur une reprise en 2009.

Mike Jackson, directeur général d'AutoNation, premier réseau de concessionnaires du pays, a estimé que même des rabais importants n'allaient pas suffire à relancer le marché des "SUV".

La baisse de la valeur de ces modèles ainsi que celle des "pick-up" a conduit certains concessionnaires à refuser purement et simplement de les racheter.

"Dans toute ma carrière, je n'ai jamais ça", a déclaré Tom Folliard, directeur général de CarMax, premier distributeur américain de véhicules d'occasion, qui a souligné que la dépréciation de ces gros véhicules est particulièrement spectaculaire depuis le mois d'avril.

Le prix de gros des 4x4 d'occasion a reculé de 24% en mai et celui des "pick-up" de 21%, selon Manheim, institut qui fournit des prix de référence aux concessionnaires.

19.6.08

Incroyable, non ?

Dans l'infini feuilleton "on peut tout faire avaler à un humain et surtout la plus raide des âneries et c'est même à cela qu'on le reconnaît" on peut méli-mélo se souvenir des kidnappées d'Orléans, de l'avion qui ne s'est jamais écrasé sur le Pentagone, des astronautes qui n'ont pas marché sur la lune, du monstre du Loch Boitsansoif, des éblouissantes révélations physico-dépressives des frères Bigbangtoff.

Et puis encore de cette somptueuse rafale de cercles dans les blés qui a, des années durant, fait jaser de fort doctes universitaires et "spécialistes".

Jusqu'à ce que nos petits farceurs racontent comment ils procédaient à leurs besognes.

Au fond, les plus amusant n'est pas la recherche de la vérité. Mais la découverte, jour après jour, d'à quel point on peut aimer se laisser gruger par des âneries, et même et surtout lorsque l'on dispose par ailleurs d'un esprit étincelant.

Rien d'étonnant. Les cerveaux bien achalandés ont une tendance à gonfler des chevilles une fois leurs premières prouesses commises : admission à Normale, l'X ou l'ENA. Comme par conséquence pour certains ce seront là les ultimes hauts faits de leurs existences. Une sorte de syndrome de la réussite précoce qui nous vaut cette tenace légende de pays le mieux administré de l'univers.

Il me reste un vague espoir : que la réciproque ne soit pas vraie et que les crétins aient souvent tort. Je n'en suis soudain plus certain mais bon sang en ce qui concerne nos lendemains, nos lois et notre plaisir de vivre ensemble, cela me consolerait.

17.6.08

Dans le vent


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Si cette image de tornade n'est pas un montage, mais en effet une photo prise sur le vif par un amateur, cela laisse rêveur...
Pour ma part ayant parfois rencontré de minuscules trombes en mer (notamment dans les Bouches de Bonifacio, l'été) je n'ai pas pensé à sortir l'appareil. Je le confesse.

Nuage de raies


Migration de raies, dans les Keys

Souvenirs de nage, en leur compagnie.
Source

16.6.08

Immobiles éternels

Il y a deux hivers j'étais en Patagonie et mes rêves caressaient Shanghai. Le monde est cette vie que nous offrons à nos pas.

Cyrus Cornut/Galerie photo Paris-Beijing


"La nuit de novembre était fraîche et claire. La pleine lune brillait parmi les nuages ouatés qui se confondaient avec les neiges éternelles des hauts sommets dressés au nord-ouest de la baie d'Ultima Esperanza. Loin dans le ciel, La Croix du sud scintillait au-dessus des nébuleuses de Magellan, qui répandaient une clarté lumineuse sur le firmament.

Nous enfourchâmes nos montures et prîmes le chemin du retour vers l'estancia."




(Francisco Coloane, Tierra del Fuego), Phébus

13.6.08

Je suis ce temps

source
Je ne dois pas être le seul, mais nous sommes discrets, à considérer que le temps n'existe pas.
Pas au sens commun. Aucun "fluide" aucun espace, aucune donnée ne caractérise le temps.
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Ne me faites pas dire que la pratique du temps n'existe pas. Les êtres utilisent et déploient un sillage que l'on désigne par temps, qui s'applique de manière différente certes mais aussi bien au déroulement des phénomènes (naissance, mort, croissance, dépérissement, durée, récurrence) qu'à leur perception (conviction d'un passé, attente d'un à venir)

Ces choses qui permettent de définir le temps ?
- la notion de passé, d'avenir (construction subjective et utilitaire du réel par notre conscience) propre à notre "être".
- le phénomène (comparaison d'évènement pour en déterminer une caractéristique supplémentaire dans l'espace). Le temps de la goutte d'eau qui tombe n'existe pas. Là encore c'est l'observateur qui le crée, à travers son "intention" de définir le phénomène.

Nous sommes temps.

Nous sommes des horloges, comparons ce qui nous entoure en une matrice désignée par "sensations". Notre intention, notre être y est inclus et détermine la temporalité comme une tentative pour rendre le monde "habitable" par celui que nous sommes.

Voir sur PhiloMag :


Edmund Husserl et la mélodie du temps

En décrivant l'audition d'une mélodie, le philosophe allemand montre comment la conscience donne un sens à la succession de notes perçues. Il établit ainsi que le présent est le passage du passé vers le futur.

Par Blaise Bachofen

Edmund Husserl, dans la Phénoménologie de la conscience intime du temps, rappelle un problème posé par saint Augustin dans les Confessions. Lorsqu'on commence à réfléchir sur ce qu'est le temps, on a le sentiment que celui-ci n'existe pas : le passé n'est plus, le futur n'est pas encore et le présent disparaît à mesure qu'il apparaît. Pourtant, nous nous représentons bien le temps, nous avons conscience de sa fuite, nous en organisons méthodiquement l'emploi. Comment résoudre ce paradoxe ? Augustin répond qu'il faudrait plutôt parler d'un « présent du passé », d'un « présent du présent » et d'un « présent du futur ». Et comment le passé et le futur peuvent-ils être « présents » ? Ils le sont comme objets de pensée : souvenir ou attente.
Le philosophe allemand prolonge cette analyse, posant ainsi certaines des bases essentielles de sa philosophie de la conscience. De façon générale, croire que la conscience ne fait qu'enregistrer passivement des réalités objectives, c'est se tromper sur notre rapport aux choses. En réalité, la conscience est active, elle est « intentionnalité ». Elle se « tend vers » les choses, les saisit dans ses filets. C'est vrai de la perception des objets dans l'espace : la conscience sélectionne les éléments significatifs et découpe des formes globales sur un fond rejeté à l'arrière-plan. Mais c'est vrai aussi de notre conscience du temps. Dans le présent de la conscience, quelque chose du passé est « retenu », sans être pour autant confondu avec le présent perçu (c'est la « rétention », qui est une forme de projection vers le passé, donc d'intentionnalité) ; de même, quelque chose du futur est à chaque instant anticipé, comme une suite du présent déjà en gestation dans la conscience. Quant au présent, il n'est pas un simple instant sans épaisseur, puisqu'il est le passage à travers lequel le passé se projette dans le futur. Husserl le montre en décrivant l'audition d'une mélodie. Si les notes qui se succèdent étaient seulement perçues successivement, dans l'instant de leur apparition objective, elles n'existeraient pour nous que comme des réalités isolées : nous ne ferions l'expérience que de la monotonie, au sens exact du terme (mono-tonos, « un seul son »). Chaque note sonnerait dans sa solitude, avant d'être oubliée et remplacée par une autre.

Écouter de la musique, c'est précisément entendre un rapport entre des sons. Les sons ont une valeur esthétique parce que nous suivons la petite histoire de leur cheminement (du grave vers l'aigu, du lent vers le rapide, du ténu vers le tonitruant, etc.). Et ce rapport est temporel : les variations sont perçues à condition que les différentes notes soient à la fois distinctes (séparées par leurs positions respectives dans le temps) et liées (donc toutes « présentes » en même temps à la conscience, qui peut ainsi les comparer). L'intentionnalité de la conscience, qui opère cette synthèse de l'unité et du divers dans le temps, permet ainsi d'échapper à la monotonie, mais aussi au chaos de notes qui se présenteraient toutes confondues, écrasées dans un présent sans durée. Une conscience passive et mécanique ne connaîtrait que la monotonie ou la cacophonie, elle ne ferait jamais l'expérience de la plus simple des mélodies.

Conscience
Faculté de posséder des représentations mentales (perceptions, concepts, souvenirs, images fictives, sensations et sentiments). Elle est ce par quoi nous pensons le réel et nous-mêmes, ce par quoi nous en avons une connaissance plus ou moins claire, plus ou moins exacte.

Intentionnalité
La projection de la conscience dans des objets qu'elle met en forme est, selon Husserl, sa caractéristique fondamentale. Non seulement elle est ce qui rend le réel pensable, mais elle est ce qui donne vie à la conscience elle-même (il n'y a pas de pensée « pure » sans objet de pensée).



11.6.08

Moi-même

"On peut préférer la destruction du monde entier à une égratignure de son petit doigt..."

Citation de David Hume en exergue sur "Mention très bien"

Une question me cingle lorsque je vois passer le torrent des "événements", des informations que nous façonnent médias et sites électroniques, désormais escortés de leur nuages de "commentaires".

 Je suis frappé par les violences de ces réactions, par l'attitude fort répandue qui consiste désormais à marmonner à tout propos un avis, un sentiment, une frustration. Quelle avalanche de scolies, de racontars, de pléonasmes et de venins ! Si ce n'est un phénomène voilà au moins un trait d'époque. Enfin les élites sont à bas direz-vous. Enfin le Populi a sa vox !

Quelle lumineuse obscurité.
Lumineuse car jamais la technologie n'a permis aux hommes d'entrer autant en relation avec d'autres. 
Obscure car de toute évidence les avis de tout un chacun ne sont la plupart du temps éclairés de rien. 

Non je ne vais pas rejoindre cette troupe de prospectivistes, les rangs des Attali et autres de Rosnay, astrologues du prince et du futur mineur, ces usuriers de formules creuses qui du haut de leurs chaires de paille prétendent distinguer les combats à venir en nous psalmodiant qu'ils ont inventé ce qu'ils ont lu ou découvert  à commencer par l'eau tiède.

Je ne vous dirai rien de ma "vision" d'Internet, du Web 2.0 et autres fadaises du moment.

Une question, permettez. Une seule. D'où surgit en chacun de nous cette intime certitude que nos erreurs de "bonne foi" (celle que nous avons tous en nous prononçant malgré toute notre ignorance d'un sujet de s complexité et de ses perspectives) ne sont pas des erreurs mais à la rigueur des fatigues.  Comment puis-je croire que puisque je pense quelque chose cela est assez vrai pour que puisse aller le hurler à la face des autres ? 

Cette époque mérite une analyse. On pourrait la commencer ainsi : L'époque où tout le monde et chacun pensaient avoir raison.

Ainsi, écrivant cette note, je m'interroge. Quelle valeur a-t-elle ? Comment m'inscrit-elle dans le dialogue avec les autres ?

Une réponse ? Mon  sentiment tient dans l'observation suivante : depuis quelques décennies nous voyons s'emparer des tribunes et des micros des catégorie de gens dont la signature est la médiocrité de la pensée : politiques, journalistes, auteurs à succès, sportifs, commerçants, entrepreneurs, acteurs, margoulins, musiciens, médecins, chercheurs, éditeurs. Aucun domaine n'est épargné.

N'importe qui de connu mérite depuis Andy Warhol de donner son avis avec un avantage sur les autres : celui de se trouver derrière le micro. 

Le Web permet désormais à la foule de se venger.
Moi aussi, Moi aussi semblent dire toutes ces voix insignifiantes et colériques. Moi aussi je puis vous infliger du néant.

Quelque part je comprends cette colère. Tant voir Carla, un Levy, un Allègre, un joueur de foot à cheveux longs pérorer dans une émission dite culturelle est un incendie de nos intelligences !

Tenez je me joins à vous, peuple vociférant. Moi aussi j'y vais de mon fiel. Et je proteste contre le Ciel qui ne m'a point fait dieu ni gourou.

Le soleil se lèvera-t-il demain ? Avec Hume je prétends que non. Et c'est peut-être ainsi que viendra la lumière.








9.6.08

Du balais, porte-plumes

Quel avenir pour la presse ? 
Quelques remarques en passant.

Dans un pays comme celui-ci (France) la faiblesse de la presse écrite fut "organisée" de manière structurelle. Politiques, industriels, annonceurs, distributeurs, syndicats ont géré leurs intérêts en rebattant les cartes en 1945. Cette entente tacite des acteurs ayant pour effet (occulte) d'empêcher l'arrivée de tout nouvel entrant significatif, et de geler le paysage de la presse d'INFORMATION.

Seuls étaient possibles des mécanismes de rachat- concentration (Hersant) ou d'émergences à la marge (Libé, Canard, Charlie, Actuel, le Quotidien de Paris...)

Ce partage objectif du marché d'après guerre (1945) par les contraintes sur le financement, la diffusion, l'impression, la publicité a rempli ses objectifs à la perfection et empêché le développement de journaux indépendants et de taille modeste.

Avec deux effets dominants :
- Fossilisation intellectuelle de la presse écrite. Dépendance accrue à la publicité et au pouvoir. Ringardisation progressive et inéluctable. Concentration et contrôle du secteur.
- Sous-développement chronique du journalisme indépendant. (Au point que tout le monde aujourd'hui trouve banal que politiques et journalistes soient formés sur les mêmes bancs de sciences Po)

Ce manque de vision et cette gestion des intérets immédiats a étouffé ce que dans les années 70 on a apellé ailleurs le nouveau journalisme ou journalisme total. Le journalisme dominant est un journalisme de survie. Lucides les braves "mercenaires" des groupes de presse savent que pour exister ou faire carrière il faut "plaire", ou du moins ne pas déplaire et garder ses états d'âmes pour le cercle privé. 

Du bas au haut, la pyramide est bâtie sur ce modèle de l'inhibition de la pensée et de l'action. De la complaisance.

La presse d'information est devenue un "produit". Les journalistes des pisseurs de copie interchangeables et sous-payés.

Cet article du Monde.fr est un magnifique exemple de ce mode de pensée dominant et crétin, que l'on tente de nous faire encore et encore déglutir jusqu'à la lie.

Ces messieurs du marketing, des banques et des cabinets ministériels le savent mais font mine de l'ignorer. La presse est une rencontre vitale. Entre lecteur et rédacteur. Le journalisme n'existe que parce que le lecteur accorde sa délégation, sa confiance de citoyen à quelqu'un qui travaille pour lui, afin de l'éclairer, de lui apporter une possibilité de penser le monde plus librement. Si un journaliste travaille pour un "produit", un "patron", un point de vue politique, il n'est que vent. Porte-plume.

Que l'on change le modèle économique ou technique n'aura aucun impact là-dessus. 

Une (vraie) presse ne s'échafaude que dans l'interstice que veulent bien accorder des lecteurs. Un espace qu'elle entend occuper, en résistance à toutes formes de pouvoirs. 





Article du Monde.fr
Des centaines de patrons de presse du monde entier se sont réunis du 1er au 4 juin à Göteborg (Suède) pour le 61e Congrès de l'Association mondiale des journaux (AMJ) et le 15e Forum mondial des éditeurs.

Dans un contexte de baisse de la diffusion et des revenus publicitaires, notamment aux Etats-Unis et en Europe, les éditeurs tentent de bâtir de nouveaux modèles économiques pour pallier le recul des recettes. Ce qui n'est pas simple, même s'ils affichent une certitude : face à un flux continu d'informations sur le Net, le mobile, le journal électronique..., l'innovation et la qualité restent le nerf de la guerre.


Sur le papier, des pistes ont été présentées, notamment par le cabinet de consultants Innovation. Il propose d'étoffer l'offre du samedi. Il a aussi planché sur un prototype de journal, intitulé 30/30, pour "30 secondes, 30 minutes", au format compact, au design soigné.

"INTÉGRATION"

Mais le sujet majeur de la réunion a sans conteste été l'évolution des éditeurs, voire leur révolution, face à l'arrivée d'Internet. "L'exploitation optimale de ces nouvelles opportunités multimédia est devenue un enjeu majeur pour les entreprises de presse", écrit l'AMJ. Les revenus issus des activités numériques représentaient, en 2007, 13,7 % du chiffre d'affaires du Washington Post (4,2 % en 2002) et 8,1 % de celui du New York Times (2,4 % en 2002), selon Borrel Associates. Le groupe Le Figaro, dont 13 % du chiffre d'affaires venait du numérique en 2007, prévoit que ce chiffre monte à 20 % en 2010.

En forte chute sur l'imprimé, les recettes publicitaires poursuivent leur progression sur le numérique. Le mobile représente aussi une opportunité : les recettes publicitaires pourraient y atteindre 11,4 milliards d'euros en 2011, selon Telenor. Mais "la publicité ne suffira pas", prévoit Pierre Conte, directeur général des activités numériques et de la publicité au Figaro. Il faudra trouver de nouvelles recettes sur le Web en développant des services autour de la marque.

L'évolution des façons de travailler a été au coeur des débats des éditeurs. "Le modèle de l'intégration des salles de rédaction semble dominant", souligne Vincent Giret, directeur éditorial multimédia chez Lagardère Active. "Nous avons changé notre façon de faire du journalisme", explique Javier Moreno, responsable du site d'El Pais. Le Monde, lui, conserve deux organisations indépendantes. Le Figaro, pour sa part, a renforcé la coopération entre les deux supports : les deux rédactions cohabitent en restant autonomes, mais elles dépendent d'une seule rédaction en chef. "Notre credo est de toujours renforcer notre travail sur le papier. Le quotidien seul, qui représente 34 % du chiffre d'affaires du groupe, est le navire amiral, mais il faut développer ce qui existe autour", insiste Francis Morel, directeur général du Figaro.

Reste que les conditions de travail du journaliste diffèrent largement entre un quotidien et un site Internet. Dans le premier cas, il organise son travail en fonction de l'heure du bouclage ; dans le second, il travaille vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Sans parler des écarts de rémunérations ni du nombre de jours de vacances.

6.6.08

Un monde de plastoc (3)

Pour dénoncer la transformation de nos océans en poubelles (le mythe de la dissolution des traces indésirables de nos activités et autres souillures)

Hommage à ces joyeux lurons qui traversent les mers sur un vaisseau construit de déchets...



Lançons une course autour du monde en sac poubelle, et cessons ces délires "symboliques" parasites des bonnes causes (allusion non masquée au détestable périple de Maud Fontenoy, sur L'Oréal, suivie par les caméras, oeuvrant au nom de la planète et des n'enfants sur son fier destrier et sous l'oeil concupiscent des politiques)

Un monde de plastoc (2)

Un continent de plastique en plein Pacifique
Le jeu des vents et des courants concentre des millions de tonnes de déchets flottants du Pacifique (et d'ailleurs) dans une sorte de vortex où ces détritus finissent pas stagner, formant une sorte de "continent" flottant.

Ce blog ou le site de Greenpeace (ici avec la simulation animée en flash) contiennent des détails à ce sujet.

Entre parenthèses : briser les chaînes moléculaires d'un plastique ne signifie pas toujours se débarrasser de lui. En effet, même fragmentés, ces grains mêlés au sable, aux algues, à la terre demeurent des polluants pour la microfaune et flore. Ce qui a été modifié, c'est qu'il sont devenus invisibles à l'oeil.

Quel soulagement !

Et je vous confirme que l'on en trouve sur les atolls déserts, en Antarctique, au Groenland...

3.6.08

Un monde de plastoc (1)

Ou le tour du monde des vilains petits canards.

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Tout commence le 1o janvier 1992, lorsqu'un conteneur tombe d'un cargo au beau milieu du Pacifique. Jje vous confirme que les gens qui naviguent sur de petites coques de noix comme moi adorent ce genre de boîte en acier évoluant entre deux eaux au large et qui vous expédient par le fond en moins de deux. Le plouf eut lieu par 44ºN, 178ºE.


Le conteneur transportait 29.000 jouets en plastique fabriqués en Chine, dont les fameux petits canards jaunes. Des jouets à destination des Etats-Unis et qui vont être peu à peu être retrouvés sur tous les rivages du monde, illustrant la circulation maritime (et la pollution) mondiale des océans.

C'est d'ailleurs par des méthodes de ce genre (libération de flotteurs en un point précis) que l'on trace les courants à échelles de ports ou d'embouchures. Mais on "osait" pas le faire à échelle planétaire. Voilà. C'est fait.

Les petits canards sont "griffés" et une prime est promise pour ceux qui les trouvent et les expédient à la "marque".

  • 1992 (16 novembre) : les premiers canards accostent en Alaska, par la boucle subpolaire
  • 1995 : tour du Pacifique par le nord. On en trouve au Japon, à Hawaii, ils reviennent sur la Californie.
  • 1995-2000 : certains passent le détroit de Béring et pénètrent en Arctique pour redescendre en Atlantique. Oui. Ils "font" le passage du "Nord-Ouest".
  • 2000. Canards en vue sur les côtes du Maine et du Massachusetts.
  • 2001. Canard dans la brume de Terre-Neuve
  • 2003. Décembre : Leur têtes sont mises à prix. La firme First Years offre $100 en bons d'achat à quiconque enverra un canard marqué et ayant voyagé jusqu'en Atlantique nord.
  • 2007. 15 juillet : canard recueilli sur les côtes britanniques, comme prévu par les océanographes. Victoire.
Curtis Ebbesmeyer, qui travaille à Seattle, estime que 10.000 conteneurs tombent à l'eau chaque année ! Merci les gars, mais ce n'est plus la peine !




2.6.08

Moi et la Terre

A propos d'images "vues" du ciel. Un artiste suédois, Erik Nordenankar, a expédié une valise dotée d'un GPS par DHL. Puis il tracé les mouvements de cet émetteur sur une mappemonde.

Cela donne son portrait, ceci :



Hélas hélas hélas ce n'était qu'un canular (hoax)
Jolie idée en fait.
Et si nous dessinions des motifs ou affichions des messages sur la mapemonde avec nos numéro IP ?
poétique ? Stupide ? Chic !

1.6.08

Beautés fumeuses


Un surréalisme digne de Man Ray et qui pourrait illustrer l'amour fou, d'André Breton, la rencontre avec Nadja, ou Jacqueline.

Ciel et espace :

Cette image du télescope spatial Hubble prise le 9 mai dernier révèle une nouvelle Tache Rouge dans les nuages de Jupiter ! Les astronomes ont assisté en quelques jours à la transformation d’une tempête de force modérée (qu’il appellent un ovale blanc) en une formation anticylonique puissante. Son changement de coloration indique en effet que ses vents descendent de plus en plus profondément dans l’atmosphère jovienne et qu’ils se renforcent. La Grande Tache Rouge (visible à droite), d’un diamètre égal à deux fois celui de la Terre, persiste depuis au moins 350 ans. Entre 1930 et 2006, par fusions successives d’ovales blancs, une deuxième Tache Rouge, baptisée Junior, est apparue (en bas à gauche). De la taille de la Terre, elle est animée par des vents soufflant à plus de 600 km/h. La troisième (à droite), se déplace vers la plus grande et pourrait fusionner avec elle au mois d’août prochain.

Visiter aussi l'excellent Chant du Pain

Allez hop, pour prendre l'air, une aurore boréale sur Jupiter,toujours au moyen de notre engin Hubble

Les folles danses de la matière molle

En réussissant à produire dans un banal ruban de matière molle (silicone) des phénomènes ondulatoires complexes et inattendus (ondes de Dira...