22.10.07

Incendies heureux

(Chronique sur France Inter, le 22 oct 2007)

Ce court extrait de René Char

L'ouragan dégarnit les bois.
J'endors, moi, la foudre aux yeux tendres.
Laissez le grand vent où je tremble
S'unir à la terre où je crois

Dans l’Effacement du peuplier
Pas mal non, pour évoquer l’automne ?
.. couleurs au Japon..

La question des couleurs et des feuilles s’est imposée en raison des échanges entre deux blogs, l’un en Suisse et l’autre au Quebec, celui de Missmaths, vantant les flambées respectives de leurs forêts.

Contrairement à la croyance générale, le phénomène de la coloration automnale des feuilles n'est pas causé par les premières gelées. Il vient de la diminution de la longueur des jours (photopériode). Les nuits longues et les jours courts stimulent la production d'éthylène, responsable de la chute des feuilles.


À l'automne, chez certaines espèces, un tampon de liège bloque peu à peu les canaux transportant la nourriture vers la feuille, pour économiser la sève. La feuille survit alors quelque temps en digérant ses propres réserves. Lorsque les minéraux essentiels ne sont plus disponibles pour régénérer la chlorophylle (pigments verts), elle disparaît laissant sa place à des pigments jaunes (carotènes et xanthophylles) normalement masqués par le vert.
Les arbres du Canada comme le bouleau blanc ou l’érable en sont de bons exemples.

Dans le cas de l'érable, le tampon n'empêche pas complètement la sève brute de pénétrer dans les feuilles. Il en résulte une accumulation de sucre provoquant la formation de composés chimiques colorés : phénols et anthocyanes.

Ces derniers, d'un rouge très prononcé, changeront de couleur selon l'acidité du milieu : rouge vif en sol acide et violet en sol alcalin.

Bon, pour cette année aller au Canada, c’est un peu juste, mais on peut préparer 2008 : « bonjourquebec » donne des informations sur l’état des couleurs de la végétation district par district. Toute une série d’amateurs faisant remonter l’information …

Sur « le gite du rêveur »…
On nous rapporte que l'on aurait commencé à entendre parler de "l'Indian Summer" tout d'abord en Pensylvanie à la fin du 18e siècle. Ce terme a voyagé dans les régions de New York et de la Nouvelle-Angleterre et fait son apparition au Canada vers 1821 et en Angleterre vers 1830. Et de passer chez les francophones.

Mais il y a bien sur un été indien en Europe, et au Japon, aussi. En fait dans tout l’hémisphère nord. Puisqu’il faut un premier froid nocturne et de la douceur et du soleil, la journée. C’est ce délicieux contraste qui donne la sensation d’été miraculeux.

Au Japon... c’est nezumi.dumousseau.free.fr qu’il faut lire et déguster, avec sa somptueuse galerie de photos, et qui vous expliquera que Momiji ou Momijigari « la chasse aux feuilles d'automne ») est la coutume traditionnelle japonaise d’apprécier la beauté de l'érable du Japon ou du gingko en automne.

C’est à l'automne ce que « hanami » est au printemps : pendant quelques semaines les endroits réputés, en particulier les temples de la région de Kyôto, sont alors envahis par la foule.


HOMMES

Deux personnages découverts par monts et blogs et à mon avis exceptionnels, pour finir avec ces rêves d’automne, et le cycle de la vie.

D’abord le dernier cours de Randy Pausch, jeune professeur d’informatique de Carnegie Mellon, à Pittsburg, aux Etats-Unis, condamné par son cancer du pancréas.
Il a fait de sa dernière leçon, le 18 septembre dernier un message aux jeunes sur le thème : « vraiment réaliser ses rêves d’enfants ».
Cela a provoqué un mouvement incroyable et plus d'un million d'internautes ont vu son speech, déjà.


Mon autre rêveur d’automne navigue. Seul, sur son petit bateau de dix mètres, en plein Atlantique, au large de Rio, à veiller les grains et les cargos qui risquent de le tamponner. Jacques Riguidel, skipper amateur, s'est mis en tête d'accomplir un tour du monde en solitaire et sans escales, et avec économies d'énergies : pas de moteur, le moins de consommation possible, une navigation au vent, à l'éolienne, aux panneaux solaires.

Histoire de montrer qu’un homme seul aujourd’hui peut faire le tour du monde en consommant très peu…
Un personnage modeste, très attachant, qui sur son blog envoi chaque jour des nouvelles.

Bon vent, Jacques.

Bon vent à mon Patrice Burnat, journaliste par passion, délicat par humour, humain par respiration. Tu nous manques déjà, ah tu sais, hein ?



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LIENS

Feuilles d’automne
.. Missmaths..
..explications..

..explications encore..

Suivre les couleurs
..autour du Québec..

.. Origine de l’expression « été indien » et détails..

.. couleurs au Japon..

..Dernier cours du prof. Pausch..

.. Riguidel solitaire écolo..

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